Loïse Barbé. Mon prénom est tout droit sorti d’un polar américain que ma mère avait lu enceinte de moi. Lois.

Arrivé à la mairie mon père trouvait que cela faisait trop américain, il a rajouté un tréma ¨et un E pour le franciser. C’est comme ça que je suis devenue française et que je suis née. C’est peut-être pour cela que je me sens comme un poisson dans l’eau quand je suis dans un pays anglophone.

  • Du côté de mon père, l’horlogerie et la passion de ce savoir-faire se transmet de génération en génération et de père en fils.
  • Du côté de ma mère l’ancrage nazarien et les racines bigoudènes sont très présentes. Entre tout ça, j’ai vécu mon enfance à Saint-Nazaire. Ville graphique et portuaire chargée d’histoire qui a mis 70 ans à se reconstruire.

Etant passionnée par la communication, l’art, les langues étrangères et les cultures étrangères, j’ai fait des études de langues à Nantes, ma ville natale. J’aime comprendre pourquoi et comment les autres sont différents. Je voulais apprendre beaucoup de langues à l’époque et voyager. Je ne voulais d’ailleurs que partager et rencontrer des gens différents à cette période là de ma vie. Et vivre. Trouver aussi un travail qui me le permette.

J’ai voyagé le plus que j’ai pu.

Je suis beaucoup allée dans les pays anglo-saxons, surtout aux Etats-Unis. J’y ai travaillé, fait de multiples « petits boulots » que je n’aurai pas pu faire en France et qui m’ont beaucoup apportés.

  • Les petits boulots sont formateurs. J’ai été deux fois jeune fille au-pair. J’y ai étudié aussi, la littérature et l’histoire en plein milieu de l’Arkansas, à Hendrix College. Période riche en enseignements et en différences culturelles. Je voulais parfaitement maitriser l’anglais.
  • J’ai aussi appris l’espagnol plus tard au Mexique lors d’un stage de 3 mois dans les bijoux à Taxco au beau milieu des mines d’argent. A ce moment là, je voulais travailler dans les bijoux et l’horlogerie, perpétrer la tradition familiale. Mais le destin dévia ma route de cette trajectoire.
  • Plus tard j’ai appris l’italien et aujourd’hui c’est un nouveau défi linguistique avec l’apprentissage du japonais à Brest avec mon fils Soig. Il est passionné par le Japon. Son rêve est d’y aller.

Rêver et réaliser ses rêves est important. C’est d’ailleurs un de mes buts dans la vie.

Ensuite j’ai étudié le commerce international et travaillé dans des services export à Paris. J’y ai vécu avec mon conjoint pendant 5 ans. PME et Multinationales, à des postes plutôt administratif et commercial. Dans des bureaux enfermés à Clichy, Argenteuil et La Défense. Je voyageais au téléphone. J’aimais ce que je faisais mais je n’étais pas passionnée par les produits que je vendais. Systèmes d’ingénierie et additifs alimentaires, que j’expédiais aux 4 coins du monde.
Quand je suis arrivée en Bretagne, dans le Finistère il y a 12 ans, suite à une mutation de mon conjoint, j’ai décidé de me former à un produit, à des produits qui me passionneraient obligatoirement. Ce fut les produits de la mer à la CCI de Lorient. En y réfléchissant bien, si j’avais vécu dans le sud ouest, je me serai formée à des produits tel que le vin ou le foie gras, ou dans l’est de la France au champagne… j’aurai voulu en savoir plus sur des produits authentiques, vrais, qui ont un savoir-faire, une histoire passionnants. Les personnes qui fabriquent ce genre de produits ne sont pas là par hasard, l’envie les a guidés pour la plupart.

C’est à partir de ce moment là que ma métamorphose s’est opérée.

Tout ce qui se fabriquait me passionnait et je souhaitais en apprendre au maximum. Sur la fabrication des produits et sur le monde de l’entreprise.
C’était important de faire un métier qui m’épanouisse et dans lequel j’apprends tous les jours. J’ai rencontré des métiers difficiles où il faut plutôt être dur au mal pour être capable de se lever tous les matins et s’atteler à la tâche. Cela m’a donné une autre vision du monde et du travail. Je n’étais plus dans mon bureau à la Défense à regarder mon ordinateur. Je n’avais plus un point de vue unique et une vision étriquée, celui du service commercial.
A Loctudy, j’ai travaillé dans un Vivier où je vendais des crustacés, des poissons et où je faisais tous les services : comptabilité, gestion, qualité, vente. Ensuite, j’ai tenu une boutique de conserves de la mer à Pont l’Abbé, les meilleurs produits. Je mettais les produits en valeur et j’en parlais avec passion. A partir de là, je ne pouvais plus que faire un travail qui me passionnait.

En parallèle je me suis formée à la photographie car j’adore le monde de l’image et de la communication, c’est ce qui m’intéresse le plus dans une entreprise : le marketing, le merchandising et la communication au sens large. Et je commençais à me dire que mon prochain métier serait en lien avec l’image et la créativité et les bons, beaux produits mais je ne savais pas trop quoi, quand et où.
Quand on a décidé de déménager à Brest début 2016, mon projet s’est mis en place peu à peu et c’était ça. C’était évident, je voulais communiquer par l’image sur les réseaux sociaux pour les entreprises et prendre des photos de leurs produits. Etre photographe et community manager, me former constamment aux deux. Et aussi prendre des femmes enceintes, des enfants…
Famille et entreprise parce que les deux approches sont essentielles. Elles sont aussi les deux facettes d’un individu. Deux mondes différents, deux rencontres différentes qui paraissent opposés mais qui sont en réalité complémentaires.

Voilà mon histoire jusqu’à présent.

Loïse

Post Scriptum :

Un jour, j’ai interviewé une artiste peintre, Marie Girard, qui a réalisé la boite de sardine noire millésime 2016 de l’entreprise Furic, que vous pouvez voir dans photos de produits et elle m’a dit : « on travaille tous les jours pour devenir ce que l’on a envie d’être »
C’est toujours ce que j’ai pensé. Je me suis dit à ce moment là qu’il fallait que je fasse un métier qui me colle à la peau, qui soit entièrement moi et c’est ce que j’avais toujours cherché finalement en multipliant les expériences. En faisant de plus en plus, ce qui était moi.
Si la société, la famille, le travail nous éloigne de ce qu’on est réellement et c’est souvent le cas d’ailleurs, le destin peut nous rattraper. Et c’est ce qui m’est arrivé.
Quand on est créatif et qu’on ne fait pas un métier créatif, on meurt à petit feu, la créativité et notre travail c’est ce qui nous motive tous les jours et nous maintient en vie. C’est notre moteur.